Meidoum, nous sommes le 3 septembre.
Le bureau de vote est ouvert, je m’y rends et remplis mon devoir de mératémoune responsable…
Je m’en vais ensuite dans mon cellier, j’emporte quelques morceaux de viande et quelques poissons. Juste ce qu’il faut pour ne pas mourir de faim avant d’arriver à destination, où j’ai laissé, il y a quelques semaines, de quoi tenir un siège … Les déposer dans ma felouque …
Un petit tour dans mes quelques ateliers, ranger et épousseter les étagères… Une longue balade dans les ruelles de Meidoum, puis le long du Nil … m’imprégner de cette ambiance si particulière à Meidoum pour en garder le doux souvenir tout au long de ce voyage …
Le soir tombe, il faut que je me décide à monter dans ma felouque et partir …
Je vois les lumières de Nen Nesou, je jette un œil distrait sur l’immense écriteau près du débarcadère principal… ce sont les différentes taxes demandées aux voyageurs pour déposer leurs marchandises diverses sur leur marché. Fi ! Je n’ai pas le temps de m’arrêter ! Je prends vite note des taxes, pourtant quasi persuadée qu’à mon retour, je n’y déposerai rien !
Laissant donc Nen Nesou , je file vers Minieh où je passerai la nuit. A mon arrivée, la nuit était tombée. Je range donc ma felouque sur les rives du Nil, je déplie ma natte et je m’endors …
* * *
Dès les premiers rayons du soleil, je suis réveillée par le brouhaha des habitants courant qui au marché, qui vers les champs, qui vers l’APPE.
Je replie ma natte, je mange un bout puis je m’avance vers le débarcadère.
Une jolie bannière souhaite la bienvenue dès qu’on pose le pied sur le ponton.
Le scribe municipal annonce les naissances et les décès et de jolis panneaux directionnels nous indiquent où se trouvent les endroits stratégiques du nôme.
Je m’enhardis alors en ville et pousse la porte de l’APPE pour voir si les offres d’emplois sont aussi nombreuses et généreuses qu’à Meidoum. Première surprise : peu d’offres et aucune de récolte des champs. Nous sommes pourtant bien à la veille d’une grande crue, non ? Qu’à cela ne tienne, on cherche un maçon, l’emploi est bien payé, j’ai toujours ma truelle sur moi et je postule… Mon porte-debens sera mieux garni demain ^^.
Mon travail terminé, ma curiosité toute féminine m’entraîne à retourner à l’APPE pour voir si il y a toujours aussi peu d’employeurs …. Et là ! surprise !
Bon j’ai raté le coche … Je verrai au retour si ils sont toujours aussi généreux
Je continue mon petit tour et au détour d’une rue, je lis cette petite annonce que j’ai trouvée comique, je vous en fait part :
« On devrait vivre la vie à l’envers,
On commencerait par mourir, ça éliminerait ce traumatisme qui nous suit toute notre vie.
Après tu te réveilles dans un asile de vieux, en allant mieux de jour en jour.
Alors on te met dehors sous prétexte de bonne santé, et tu commences par toucher ta retraite.
Ensuite, ton premier jour de travail, on te fait cadeau d’une montre en or.
Tu travailles 40 ans jusqu'à ce que tu sois suffisamment jeune pour profiter de la fin de ta vie active. Tu vas de fêtes en fêtes, tu bois, tu fais l'amour, tu n’as pas de problèmes graves.
Tu te prépares à faire des études universitaires.
Puis, c’est le collège, tu joues avec tes copains, sans aucune obligation jusqu'à devenir bébé.
Tes neufs derniers mois, tu les passes flottant tranquille, avec chauffage central, room service…et
au final, tu quittes ce monde dans un orgasme ! »Sont philosophes à Minieh ^^
Sur ce, je vais faire une petite promenade le long du Nil et retourner à ma felouque. Demain une longue journée de voyage m’attend …